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Le fantôme de Beatrice Cenci
Fantôme célèbre d'une femme morte décapitée en 1599 qui apparaît chaque nuit du 10 septembre sur le pont menant au Castel Sant'Angelo
Une sombre histoire d'inceste et de meurtre
Née en 1577, Béatrice Cenci fait partie d'une riche famille de Rome. Elle vit avec son père Francesco Cenci, sa deuxième épouse Lucrezia Petroni ainsi qu'avec ses frères Giacomo et Bernado, issus du deuxième mariage. Francesco est un homme brutal, qui se retrouve souvent devant la justice. Mais sa puissance et son influence lui permettent toujours de s'en sortir. Francesco Cenci abuse de sa femme et de ses fils, c'est lorsqu'il s'en prend à Beatrice que celle-ci décide de lever le silence en prévenant les autorités. Mais si personne n'ose remettre en cause la véracité de son histoire, seuls deux vassaux de Cenci vont répondre à son appel. Ensemble, ils ourdissent un complot
Francesco Cenci est drogué puis tué. Selon les uns, toute sa famille, en particulier Béatrice, se serait acharné sur lui à coups de couteau. Selon d'autres, c'est au marteau qu'il aurait été assassiné. Son corps est jeté du haut d'un balcon pour faire croire à un accident. Mais personne n'est dupe. Le premier vassal, amant de Béatrice, sera torturé et tué sans révéler la vérité. Le deuxième est assassiné par un troisième comparse pour l'empêcher de parler. Malgré ces précautions, le complot est découvert et la famille emprisonnée à la prison de Corte Savella.
Le pape Clément VIII les condamne à mort et l'exécution a lieu à l'aube du 11 septembre 1599 devant le Castel Sant'Angelo à Rome. Giacomo est démembré, les deux femmes décapitées sous les yeux du jeune Bernardo, obligé d'assister à l'exécution de sa famille. Il sera renvoyé en prison et les biens de la famille Cenci rejoignent les propriétés du pape.
Plus qu'un fantôme, un symbole
Il est dit que chaque nuit du 10 au 11 septembre, le fantôme de Béatrice Cenci hante le pont qui mène au Castel Sant'Angelo, sa tête décapitée sous le bras. Certains disent qu'elle désigne du doigt les hommes qui ont quelque chose à se reprocher.
Mais Béatrice Cenci n'est pas qu'une simple histoire de fantôme. Elle est surtout devenue un symbole dans toute l'Italie : celui de la résistance face à une bourgeoisie arrogante et celui des enfants victimes d'abus. Sur la façade de l'ancienne prison de Corte Savella, où elle a séjourné, une plaque a été posée en 1999 lui conférant le titre de « victime d'une justice injuste ».
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