• La dame blanche du château Puymartin

    Dominant la vallée de la Beune, le château de Puymartin, silhouette élancée de pierres jaunes couvertes de lauzes, était autrefois entouré en contrebas d'un village du même nom. Le château est dissimulé par une riche et abondante végétation qui semble vouloir le soustraire aux regards indiscrets.

    La construction du château de Puymartin a débuté au XIIIe siècle (vers 1270). Il servit de frontière entre la France et l'Angleterre lorsque débuta la Guerre de Cent Ans. En 1357, il a été occupé par les Anglais. Racheté par les consuls de Sarlat, il fut abandonné. Ensuite le château fut pillé, privé de ses créneaux, remparts, tours et toitures.

    Puymartin est reconstruit en 1450 par le comte Radulphe de Saint-Clar. Le château servira au XVIe siècle de quartier général à Raymond de Saint-Clar, son petit-fils et chefs des catholiques du Périgord noir, dans sa lutte victorieuse contre les protestants. C'est lui qui reprends Sarlat aux huguenots sous le nom de Capitaine de Puymartin.

    Au XVIIe siècle, Jean de Saint-Clar et sa soeur Suzanne se disputent la possession du château pendant 40 ans. Suzanne en devient finalement propriétaire. Avec les siècles suivant, Puymartin bénéficia d'une certaine sérénité jusqu'à la révolution Française, où son seigneur, François Roffignac de Carbonnier de Marzac, fut emprisonné. Le château est laissé à l'abandon encore une fois.

    Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que le marquis Marc de Carbonnier de Marzac entreprend de restaurer le château, en le modifiant dans un style néo-gothique, ce qui lui donne l'allure qu'on lui connaît aujourd'hui. Les travaux commencés en 1880, dureront vingts ans. Les corps de logis coiffés de lauzes sont conservés, tout comme les tours cylindriques couronnées de machicoulis et coiffées de toits coniques, ainsi que le logis renaissance et les escaliers à balustre de pierre de la cour Saint Louis. La courtine d'entrée est profondément transformée par l'ajout de créneaux et d'échauguettes d'angle. À la gauche du logis est élevé un nouveau donjon, massive construction couronnée d'une terrasse crénelée et dont les façades sont percées de fenêtres à meneaux dont certaines sont surmontées de remplages trilobés d'inspiration typiquement gothique.

    La fille unique du marquis épousa le comte Jacques de Montbron, le père du propriétaire actuel, Henri de Montbron. Le château appartient donc à la même famille depuis 5 siècles. À l'intérieur du château, des enfilades de salles donnent l'occasion de découvrir des tapisseries, des peintures, du mobilier et beaucoup d'objets d'époque qui appartiennent à la famille depuis 1450. Le cabinet de méditation est une pièce exceptionnelle, classée par les Monuments Historiques, qui présente de magnifiques grisailles (peintures en noir et blanc sur blanc d'œuf) dont les scènes sont tirées de la mythologie grecque. Toutes ces œuvres, dans un exceptionnel état de conservation, ont été réalisées entre 1650 et 1671.

    Mais le lieux le plus fort de cette endroit est certainement la pièce situé dans la tour nord, ou un drame c'est joué. Au XVIe siècle, Thérèse de Saint-Clar, épouse de Jean de Saint-Clar, aurait été surprise dans les bras de son amant par son mari, qui revenait de la guerre. Pris d'une rage féroce, il l'enferma dans cette pièce, où elle y resta prisonnière pendant 15 ans. À sa mort, elle y fut emmurée. Pour ce qui est de l'amant, un chevalier protestant, l'histoire raconte qu'il fut exécuté peu de temps après avoir était surpris avec la maîtresse de maison, et pendu à un arbre, de sorte que de sa chambre elle puisse le voir.

    Depuis, de nombreux témoins disent avoir aperçu une dame blanche errer sur les chemins de ronde du château, ainsi que dans cette partie du donjon, où Thérèse de Saint-Clar fut pendant tant d'année enfermée avant d'y être emmurée.


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